Migrants: plusieurs ONG suspendent leurs activités en Méditerranée

  • 14/08/2017
  • Source : RFI
Les principales Organisations humanitaires non gouvernementales suspendent leurs opérations de sauvetage de migrants en Méditerranée.

La marine libyenne a annoncé jeudi 10 août la création d'une zone de recherche et de sauvetage au large de ses côtes, interdite sauf autorisation aux navires étrangers et en particulier aux ONG qui patrouillent pour secourir les migrants. Après Médecins sans frontières et Save the Children, l'organisation humanitaire allemande Sea Eye a également décidé ce dimanche 13 août de garder ses navires au port, la sécurité de ses équipes n'étant plus garantie.

Ce dimanche 13 août, l’ONG allemande Sea Eye a annoncé la suspension de ses opérations de secours pour les réfugiés qui tentent de traverser en Méditerranée, après l'interdiction de navigation mise en place par la marine libyenne à l’encontre des navires étrangers sur une partie de ses côtes.

Depuis la mise en place de cette zone maritime de recherche et de sauvetage par la Libye, les ONG sont contraintes les unes après les autres de repenser leur présence en méditerranée. Médecins sans Frontière a annoncé dès jeudi 10 août la suspension des activités de Prudence, son plus gros navire, même si l’organisation continue d’assurer la logistique et l’assurance sanitaire sur l’Aquarius – cogéré avec SOS Méditerranée.

L’ONG Britannique Save the Children a détourné son principal le lendemain, sans donner d’explications dans l’immédiat et annoncé officiellement son retrait ce dimanche. Seule l'ONG espagnole Proactiva Open Arms, dont les deux bateaux se trouvaient dimanche à Malte, a assuré vouloir reprendre ses opérations dès ce lundi

« La sécurité n’est plus garantie »

Hans Peter Buschheuer, porte-parole et cofondateur de l'organisation Sea Eye explique avoir à son tour pris cette décision, « le cœur lourd ». L’ONG y a été contrainte car « la sécurité de nos équipes n'est plus garantie en raison des menaces du gouvernement libyen qui dit vouloir étendre la zone qu'il contrôle devant ses côtes sans pour autant en définir les contours ». Cette absence de prévision rend le travail des structures d’aide aux migrants en mer « imprévisible ».

En 2016, « l'un de nos navires a déjà subi un acte de violence de la part des Libyens. Ils ont abordé l'un de nos vedettes. Deux de nos membres ont été incarcérés pendant quatre jours avant d'être libérés. Et puis n'oublions pas que cette année les Libyens ont déjà tiré à plusieurs reprises sur des bateaux de migrants mais aussi sur des navires d'ONG » rappelle Hans Peter Buschheuer.