La vérité sur les dossiers qui tardent

  • 07/04/2014
  • Source : Le Patriote
Le gouvernement ivoirien traite le dossier du dégel des avoirs des barons de l’ex-parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (FPI), au cas par cas. C’est ce qu’a expliqué mercredi dernier au terme du conseil des ministres, Bruno Nabagné Koné, porte-parole de l’équipe gouvernementale.

Cette prudence des autorités ivoiriennes, selon le porte-voix du gouvernement, est motivée par le fait qu’il y a des avoirs qui servent à financer des activités de déstabilisation du pays.

En effet, au sortir de la crise postélectorale, les anciens gouvernants de la Côte d’Ivoire, animés par des sentiments de revanche et de haine, se sont engagés dans une logique de déstabilisation du pays en finançant des offensives sur les casernes des forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI).

Les attaques du camp d’Akouédo, d’Agban, de plusieurs commissariats et brigades de gendarmerie, avec leurs cortèges de morts et de dégâts matériels, perpétrées en 2012, sont encore vivaces dans les esprits. Les enquêtes ouvertes pour élucider ces actions subversives ont permis de lever le voile sur l’implication de certaines pontes du défunt régime des refondateurs.

Le 24 aout 2012, après la mise aux arrêts du coordonnateur général des attaques, Paul Woya et ses hommes à Bingerville, les auditions ont révélé des mains obscures qui commanditaient les agressions des militaires ivoiriens. «Paul Woya n’était pas d’accord avec l’attaque du camp. Il disait que les armes n’étaient pas suffisantes ainsi que les moyens financiers.

C’est le coordonnateur principal des opérations à Abidjan et à l’intérieur du pays. Il voulait qu’on patiente un peu. Le chef nous disait qu’on ne peut pas renverser le pouvoir avec des lance-roquettes, des kalachnikovs, des Sig. Il nous faut plus que ça », a dévoilé ‘’Faucon’’, l’un des fidèles lieutenants du chef de guerre.

C’est donc en attente de moyens conséquents pour revenir à la charge et mener à biens leur mission que le chef de guerre et les jeunes pro-Gbagbo qu’il a recrutés pour les besoins de la cause, ont été cueillis dans leur tanière.

Et les investigations sur la provenance des moyens mis à la disposition des déstabilisateurs font peser des suspicions sur des personnalités du FPI. « Il y a des suspicions fortes et réelles sur des comptes. A l’exception de ces comptes, les dégel des avoirs ont été faits », a précisé Bruno Koné. Face à ces doutes, certains comptes demeurent encore gelés. Le temps pour la justice ivoirienne de conduire à termes ses enquêtes. 
 
Lacina Ouattara