Interdiction du sachet plastique - Les travailleurs plaident pour la suspension du décret

  • 23/08/2013
  • Source : Le Mandat

Le Collectif des travailleurs du secteur du plastique (CTSP) est très remonté. Ces ouvriers demandent au président de la République, Alassane Ouattara de modifier ou de suspendre le décret n°2013-327 du 22 mai 2013 portant interdiction de la production, de l'importation, de la commercialisation, de la détention et de l'utilisation des sachets plastiques. «M. le président de la République, sauvez nos emplois par la modification de cet décret. Car la Côte d’Ivoire a besoin de tous ses fils pour faire de ce pays, une nation émergente », a plaidé le président dudit collectif Djihi Michel, hier jeudi, au cours d’une conférence de presse au Plateau. Selon lui, si rien n’est fait, ce sont près de 100 mille personnes qui seront toutes au chômage dans les prochains jours. Aussi, a-t-il relevé que la filière plasturgie ivoirienne forte de près d’environ 80 entreprises est sinistrée. Car toutes les entreprises exerçant dans ladite filière fermeront ou devront être délocalisées incessamment. «Le secteur offre 45 mille emplois directs et 55 mille indirects. C’est une perte de 200 milliards FCFA de chiffre d’affaires », a-t-il dit. En dehors du chômage qui guette les employés de ces entreprises, les opérateurs économiques auront du mal à payer les fournisseurs et à rembourser les crédits bancaires. Selon le collectif, la mesure de l’Etat va favoriser la baisse énorme du chiffre d’affaires. Pour résoudre cette situation, le Collectif propose 7 pistes aux autorités. Entre autres, la modification ou la suspension du décret, l’instauration du plastique biodégradable, la mise en place d’une filière de collecte et de recyclage, l’éducation de la population et l’interdiction de l’importation des déchets en Côte d’Ivoire. Pour Djihi Michel et ses camarades, ces dispositions permettront de garder leurs emplois et en créer d’autres. Or, selon le conférencier, des solutions peuvent être trouvées pour l’assainissement et rendre Abidjan et les villes ivoiriennes propre. De toute évidence, la filière plastique ivoirienne, qui est différente de celle de certains pays du continent qui ont déjà fait le saut de l’interdiction du sachet plastique et dont les exemples sont abondamment cités par les pouvoirs publics, va en pâtir avec la nouvelle donne. «En Côte d’Ivoire, la mesure aura des effets négatifs. Contrairement à des pays où il n’y a pas eu de danger », a-t-il ajouté. Pour étayer ses propos, il a précisé que dans les pays où la mesure a été appliquée, le nombre d’emplois perdus n’avoisinait que 200. Toutefois, en Côte d’Ivoire, près de 100.000 personnes à terme seront au chômage. En plus a-t-il souligné, la mesure favorisera le marché noir. «La contrebande va prospérer et cela sera très dangereux», a-t-il insisté.

B.SORO