Gestion du pouvoir: Les 14 recettes de Mamadou Koulibaly

  • 12/11/2013
  • Source : L'Inter
Liberté et démocratie pour la République (LIDER), le parti politique de Mamadou Koulibaly, a une idée bien claire de la façon dont il compte gérer le pouvoir s'il parvient aux affaires. Dans un document dont copie nous est parvenue le week-end dernier, intitulé '' L’État coûte trop cher : comment LIDER compte réduire le train de vie de l’administration '' et signé de Nathalie Yamb, une fidèle collaboratrice de M. Koulibaly, on trouve des propositions de gestion.

Au nombre de 14, celles-ci partent des changements organisationnels aux modifications procédurales, en passant par les réductions des coûts opérationnels. « La limitation du rôle de l’État, qui constitue un des leitmotivs de LIDER, ne consiste pas uniquement au passage au système parlementaire avec mode de scrutin majoritaire à un tour, mais également en l’allègement et en la rationalisation de la masse et des dépenses de fonctionnement de l’État, ce qui est indispensable quand l’on sait que la masse salariale de l’État de Côte d’Ivoire est passée de 454 milliards de fcfa en 2000 à 1.039 milliards de fcfa en 2013, soit une augmentation de 56,3 % », fait remarquer Nathalie Yamb.
 
Soulignant au passage les « voyages opulents et onéreux » du chef de l’État, « une politique de surendettement vertigineuse, qui pousse même Alassane Ouattara à emprunter plus de 100 milliards de francs cfa auprès d’un pays comme le Congo Brazzaville pour pouvoir payer les fonctionnaires, un service public hypertrophié, une classe politique qui s’enrichit démesurément pendant que la grande majorité de la population s’enfonce chaque jour un peu plus dans la pauvreté ». Une situation dont Lider croit avoir la solution à travers ses 14 recettes reparties en trois niveaux.
 
Au niveau des changements organisationnels, Lider propose la réduction du nombre de ministères, avec un gouvernement de 20 membres au maximum, contre 34 ministres dans l'équipe actuelle ; la rationalisation des personnels des ministères, par la révision des organigrammes et la standardisation des structures organisationnelles étatiques ; la traque des fonctionnaires fictifs par des méthodes de croisement de fichiers ; la réaffectation des fonctionnaires aux nouveaux projets (cadastrage du territoire, réforme foncière etc.) ; la concentration des efforts de recrutement sur les secteurs de la santé et de l’éducation, accompagnée par un renforcement des structures de santé, d’éducation et de culture à travers les économies réalisées.
 
Au niveau des réductions de coûts opérationnels, Mamadou Koulibaly et les siens pensent à l’éviction immédiate des fonctionnaires identifiés comme fictifs et la saisie des sommes indûment perçues. Lider veut ainsi ramener la masse salariale ivoirienne à la norme de convergence de l’Uemoa, qui stipule que la masse salariale d’un pays membre doit être inférieure ou égale à 35% de ses recettes fiscales.

« Le programme de Lider, dont l’un des piliers est la promotion de la libre entreprise, créatrice d’emplois, permettra une maitrise plus rapide de la masse salariale de l’État en réduisant les personnels fictifs et/ou redondants qui pèsent excessivement sur le budget ». La réduction drastique des dépenses d’abonnement au téléphone, à l’eau et à l’électricité pour l’État et ses démembrements ; la rationalisation, en termes de nombre de déplacements, de durée des missions et de la taille des délégations, des voyages des agents de l’État, président de la République inclus, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Côte d’Ivoire ; la fermeture de la poste et la redéfinition de ses missions ; le gel du concours d’entrée à l’Ena (École nationale d'administration), mais le maintien du fonctionnement de l’établissement pour la mise à niveau des personnels existants ; le gel des embauches dans les services d’administration générale et financiers.
 
Pour le troisième niveau qui concerne les modifications procédurales, Lider propose en l’ouverture des services de fonction publique le samedi matin ; la rationalisation des procédures et de la durée de traitement des dossiers dans la fonction publique ; le contrôle de l’effectivité du service public, à travers des audits et contrôles inopinés par l’Inspection générale de l’État. Quartoze recettes donc, qui aux yeux de Mamadou Koulibaly et ses camarades, devraient permettre à la Côte d'Ivoire de sortir de l'ornière.
 
 
 
Hamadou ZIAO