George Weah: «On est venu dire à la France que l'on est ouvert aux affaires»

  • 23/02/2018
  • Source : RFI
Dans une interview exclusive sur RFI, le nouveau président du Liberia parle de sa volonté de développer le Liberia autant que des sujets qui fâchent comme Prince Johnson. Au terme de sa visite officielle à Paris, « Mister George » est l'invité de RFI.

Rfi : Monsieur le président, pourquoi la France est-elle le premier pays que vous visitez en dehors de l’Afrique ?

George Weah : C’est très simple. J’ai grandi en France, j’ai beaucoup d’amis en France et je sais ce que la société française peut faire pour nous... je crois que la France a fait beaucoup de choses dans d’autres pays voisins. Pourquoi pas nous ? C’est pour cela qu’on est venus pour dire à la France que nous sommes ouverts pour les affaires. Toutes les sociétés qui sont à côté, dans les pays voisins, il faut qu’elles viennent chez nous, aussi, parce qu’on est un pays très important. C’est pourquoi on est venus pour renforcer les relations qui sont déjà là.

Comment cela s’est passé au niveau personnel entre Emmanuel Macron et vous ? Certains disent que vous êtes le Macron de l’Afrique.

(Rires). Je suis très content. Je crois que c’est quelqu’un de très sympa. Il a fait son travail, ces derniers jours. Je n’ai pas manqué [l’an dernier] de demander à tous les Africains ici, sur Facebook, de voter Macron. Je crois que c’est quelqu’un de très bien. En plus, c’est notre génération. Il pense que tout le monde doit faire la solidarité et le partnership. J’ai beaucoup écouté son discours au Burkina Faso [le 28 novembre dernier], aussi quand il est parti aux Etats-Unis. C’est quelqu’un de très fort. Il faut l’écouter. C’est quelqu’un qui a beaucoup d’idées et les idées, ça peut aider notre pays.

Dans le dernier classement de Transparency International, qui a été publié cette semaine, le Liberia a encore perdu dix places. Qu’est-ce que vous pouvez faire qu’Ellen Johnson-Sirleaf n’a pas réussi contre la corruption ?

Je crois que chacun a son travail, sa manière de faire les choses. Quand je suis arrivé ici [lors d’une précédente interview pour Rfi, le 17 mai 2017] tu m’as posé la question : « Sur 10, combien tu donnes à Ellen Johnson ? » Et j’ai dit : « Je donne 8 », si tu te souviens. Pourquoi ? Parce qu’elle est arrivée à obtenir la paix. Même moi, elle m’a nommé ambassadeur pour la paix pour le pays. Je crois que c’était un bon choix. Parce que, dès que j’ai été ambassadeur de la paix, la paix dans le pays a été très facile pour le gouvernement. Il a fait son travail, c’est une bonne chose, parce que c’est la solidarité. Et aujourd’hui, Ellen, elle a sa manière de faire les choses, et Ellen, bon, elle n’a rien fait contre la corruption, et moi, j’ai mes idées sur ce que je peux faire contre la corruption. Parce que, dans mon gouvernement, je ne vois pas qui va faire de la corruption, et moi, je vais rester là pour regarder ! Jamais. Parce que, je ne suis pas venu pour demander quelque chose pour moi-même. Je suis venu pour aider le pays. [Au Liberia], c’est difficile d’aller à l’hôpital, mais on ne peut pas laisser les gens mourir. Pour moi c’est important. Je vais être très strict sur la corruption. C’est très important pour moi...