En meeting à Bouaké / Ouattara Gnonzié (président du Rpp) : ‘‘Il faut reporter l’élection présidentielle’’

  • 28/07/2015
  • Source : Le Belier Intrépide
Dans le cadre des tournées de remobilisation de la base qu’il a entrepris, le président du rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (Rpp), Ouattara Gnonzié, accompagné d’une forte délégation des cadres du parti, était à Bouaké dans la région du Gbèkè, ce samedi 25 juillet 2015. Il y a animé un meeting au foyer des jeunes du quartier Koko avec pour thème, « le Rpp, nouvelle vision pour une Côte d’Ivoire réconciliée ».

Ouattara Gnonzié a dit être venu pour présenter sa compassion à la population de Bouaké, cette «ville martyre » du fait de la crise postélectorale mais surtout à cause de la rébellion armée de 2002.

Il a exhorté les Ivoiriens au pardon et à la réconciliation nationale, préalable au développement de la Côte d’Ivoire. Abordant la question de l’élection présidentielle d’octobre 2015, le président du RPP, a proposé le report pur et simple de ce scrutin afin que toutes les conditions soient réunies pour garantir une élection transparente, apaisée et inclusive. 
 
« Il faut reporter l’élection pour extirper de la constitution tout ce qui est confligène ». Pour lui, cela est nécessaire si la Côte d’Ivoire veut éviter le scenario de 2010. « Il faut tout faire pour que 2015 ne soit pas une répétition de 2010 », a-t-il recommandé.

Car, dira-t-il tout le monde souhaite des élections transparentes, apaisées et inclusives mais cela pourrait ne pas être possible dans la mesure où « notre constitution est confligène et si on la garde en l’état actuel, il y a beaucoup de personnes qui sont inéligibles dont Alassane Ouattara ».

C’est pourquoi, Ouattara Gnonzié opte pour la modification de l’article 35 de la constitution comme l’a recommandé les accords de Marcoussis. « Si nous voulons la paix, nous devons modifier la constitution avant d’aller aux élections.

Parce que si la candidature de quelqu’un est rejetée, on ne sait pas ce qui va se passer. De même que si quelqu’un qui est inéligible est déclaré éligible, on ne sait pas ce qui va se passer ».

Se montrant pessimiste en ce qui concerne la tenue d’élection présidentielle apaisée, il a lancé un appel à l’attention du gouvernement, de la communauté internationale, des Ivoiriens dans leur ensemble à prendre à bras le corps l’impérieuse nécessité de reporter la présidentielle de 2015.

Parce que, a-t-il ajouté, les conditions sécuritaires ne sont pas réunies en faisant allusion au désarmement non effectif des ex-combattants qui constituent une menace permanente sur la paix dans le pays.

Aussi, le président du RPP a dénoncé le manque d’indépendance de la Commission électorale indépendante (CEI) en charge de l’organisation des élections. « Le processus électoral actuel n’est pas bon », a-t-il fait remarquer. Répondant à la sollicitation des militants, il a déclaré que « le moment venu, le RPP choisira son candidat à l’élection présidentielle ». 
 
Ouattara n’a manqué de fustigé la conception du développement du pouvoir qui construit des routes et des ponts pendant que les populations croulent sous le poids de la pauvreté. Pour finir, Ouattara Gnonzié a rendu un vibrant hommage à Laurent Dona Fologo, fondateur du RPP avant d’indiquer que sa place est toujours au RPP si d’aventure les choses tournaient mal pour lui là où il est parti. Ce meeting a débuté aux alentours de 12 heures 35 dans une salle devenue exiguë pour l’occasion.

Après une libation faite par le chef traditionnel Baoulé, Nanan Yao, le président du comité d’organisation a remercié les militants pour avoir effectué nombreux le déplacement depuis les villes de la région du Gbèkè notamment de Tiébissou, de M’Bahiakro, de Bocanda et de tous les quartiers de Bouaké.

A sa suite, N’Guessan Harding, président de la jeunesse RPP de Bouaké et porte-parole de la coordination du Gbèkè, a traduit la joie des militants de voir le président du RPP dans leur localité. « Votre présence à Bouaké galvanise davantage les jeunes », a-t-il affirmé. Une délégation du Parti ivoirien des travailleurs (PIT) est venue apporter son soutien au RPP.
 
Jean Levry