En Côte d’Ivoire, les violences contre les femmes se sont ‘’déplacées de la rue’’ vers les foyers (Ministre)

  • 10/12/2015
  • Source : APA
Les violences contre les femmes se sont ‘’déplacées de la rue’’ vers les foyers en Côte d’Ivoire où s’est achevée, mercredi soir, la campagne nationale des seize jours d’activisme contre les violences à l’égard des femmes.

Pendant seize jours, sous la houlette du ministère de la Solidarité, de la famille, de la femme et de l'enfant et de ses partenaires, notamment le Fonds des Nations-unies pour la population (FNUAP), des équipes de sensibilisation ont sillonné au moins vingt villes de l'intérieur du pays y compris des communes d'Abidjan, la capitale économique ivoirienne.
 
Lancée le 25 novembre dernier à Cocody-Aghien, la commémoration de ces 16 jours d'activisme a été consacré au thème de ‘'l'élimination de toutes les formes de violences à l'égard des filles et des femmes, y compris les pratiques humiliantes et dégradantes comme la traite et le trafic''.
 
‘'Le bilan est largement positif parce qu'avec le ministère de la justice nous avons décidé de la mise en place d'une plateforme conjointe afin de donner un coup d'accélérateur à cette lutte contre les violences basées sur le genre'', s'est félicitée la ministre de la Solidarité, de la famille, de la femme et de l'enfant, Anne-Désirée Ouloto lors de la cérémonie de clôture de cette campagne dans la commune d'Attécoubé , située au Centre-Ouest d'Abidjan.
 
Elle a également souligné le fait que désormais le certificat médical ne constitue plus un obstacle à la poursuite des auteurs de violences basées sur le genre.
 
‘'C'est une grande avancée'', a estimé Mme Ouloto, ajoutant que « ces 16 jours pour moi et tous les partenaires constituent une expérience réussie ».
 
Faisant un état des lieux des violences faites aux femmes, Anne-Désirée Ouloto, a relevé une nette ‘'amélioration'' avec une baisse ‘'des violences en général un peu partout dans le pays, mais aujourd'hui ce qu'on peut dire c'est que les violences se sont déplacées''.
 
‘'Ces violences ne se font plus dans la rue. Nous ne sommes plus en temps de crise, en temps de guerre. Aujourd'hui, il s'agit des violences domestiques qui sont un peu plus régulières parce que le contexte a changé. Nous avons réadapté notre stratégie en faisant en sorte que les violences domestiques constituent notre priorité'', a souligné Mme Ouloto.
 
S'agissant des perspectives, elle a annoncé la poursuite du renforcement du Comité de lutte contre les violences basées sur le genre et la redynamisation des 48 plateformes dont dispose son ministère. ‘'J'espère qu'à partir des années prochaines, nous aurons dans chaque département un Comité qui pourra adresser toutes ces questions'' a conclu Anne-Désirée Ouloto.