Côte d’Ivoire : une inculpation suite à des violences post-électorales à Grand-Bassam

  • 02/11/2018
  • Source : Jeune Afrique
La justice ivoirienne a procédé à l’inculpation, le 31 octobre, d’Adama Kamagaté, directeur de campagne adjoint du maire sortant de Grand-Bassam (PDCI), qui conteste l’élection à la mairie, de son rival du RHDP.

Plusieurs chefs d’accusation de troubles à l’ordre public, de vol, meurtre, pillage, incendie, de séquestration et de destruction volontaire de biens d’autrui et de biens physiques, ont été retenus, le 31 octobre, contre Adama Kamagaté. Cet enseignant de lycée, arrêté, la veille à son domicile, et conduit sous forte escorte, à la préfecture de police d’Abidjan, était le directeur de campagne adjoint de Georges Philippe Ezaley, le maire sortant de Grand-Bassam (dans le sud d’Abidjan), affilié au PDCI d’Henri Konan Bédié.

Pour Me Gohoré Emile Suy Bi, avocat du PDCI, l’inculpation de son client, qui a passé sa première nuit à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) est politique. « Le juge reproche à notre client d’avoir jeté des pierres et d’avoir hué le vice-président Daniel Kablan Duncan, le roi (des N’Zima, sa majesté Désiré Tanoé) et la gouverneure générale du Canada, Julie Payette, lors de sa dernière visite officielle à Grand-Bassam ».

« Pas sur les lieux »

Le dimanche 28 octobre, une cinquantaine de supporteurs du maire déclaré perdant par la Commission électorale indépendante – au profit de Jean Louis Moulot, du RHDP – avaient organisé une bruyante manifestation devant le palais royal de Désiré Tanoé, qui recevait la visite de la gouverneure générale du Canada. Cette manifestation diversement appréciée en Côte d’Ivoire faisait partie d’une série d’actions publiques organisées par des proches d’Ezaley qui a lui-même été entendu, durant plusieurs heures, par la police.

« Sur tous ces faits qui lui sont reprochés, notre client a indiqué qu’il n’était pas sur les lieux, lorsque ces événements se déroulaient et donc qu’il n’était pas impliqué. En un mot, il a nié tous les faits qui lui sont reprochés », soutient Me Suy Bi. Le PDCI compte déposer un recours en vue de la libération de Kamagaté et l’abandon des charges...