Côte d’Ivoire: le procès de Simone Gbagbo se poursuivra sans elle et avec avocats commis d’office (Cour)

  • 16/11/2016
  • Source : AFP
Abidjan - Le procès de l’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, pour crimes contre l’humanité, se poursuivra sans elle et avec des avocats commis d’office, a décidé mercredi le président de la Cour d’assises, le juge Boiqui Kouadjo.

Mercredi, Mme Gbagbo a refusé de comparaître et ses avocats étaient absents à la séance. Le juge Kouadjo a estimé qu’on pouvait "passer outre" la présence de Mme Gbagbo pour poursuivre les débats.


Il a ensuite commis d’office plusieurs avocats et renvoyé la prochaine audience au 28 novembre.


D’après le récit fait par la Cour, Mme Gbagbo a refusé la sommation qui lui était faite mardi de se présenter mercredi: "Je ne veux pas vous recevoir, je ne veux pas savoir de quoi il s’agit", a-t-elle dit à l’huissier chargé de lui transmettre sa convocation dans sa cellule, selon le document de celui-ci lu par le greffier du tribunal.


Mme Gbagbo refuse de comparaitre depuis plusieurs séances pour protester contre la non-comparution en tant que témoins de plusieurs personnalités ivoiriennes, dont l’actuel président de l’Assemblée nationale et ancien chef de la rébellion Guillaume Soro, l’ancien Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou ou l’ex-ministre Charles Koffi Diby.


La loi prévoit que le président opte entre forcer l’accusé à être présent manu militari ou à se passer de l’accusé s’il estime que sa présence n’est pas nécessaire. Suivant les recommandations du procureur et des parties civiles, le juge a donc choisi de ne pas faire usage de la force.


"C’est elle qui a décidé de ne pas comparaitre. On peut très bien se passer de sa présence. Elle s’est longuement exprimé, ses avocats aussi", a commenté le procureur Aly Yéo.


L’ex-président tchadien "Hissène Habré n’a pas voulu comparaitre volontairement (devant le Tribunal spécial africain de Dakar). Il a été obligé de venir. Il n’a jamais ouvert la bouche. Lorsque le verdict (perpétuité) est tombé tout le monde a applaudi pour dire que c’était un procès exemplaire (...) Elle (Mme Gbagbo) a parlé pendant plusieurs mois et au dernier moment elle ne comparait pas", a-t-il poursuivi.


"C’est du dilatoire. C’est une volonté de décrédibiliser" le procès parce que l’accusée est "en mauvaise posture", a-t-il conclu.

pgf-ck/jhd