Côte d’Ivoire: la tension baisse à Katiola après les émeutes, le policier retrouvé

  • 05/10/2016
  • Source : AFP
Le climat de violence a baissé mardi à Katiola (centre-nord de la Côte d’Ivoire) secoué par des affrontements la veille, et le policier porté disparu a été retrouvé, a appris l’AFP de source policière.

Lundi, selon plusieurs témoins interrogés par l’AFP à Katiola, les échauffourées ont commencé après la mort d’un homme abattu par la police qui a généré la colère de centaines de jeunes. Cinq personnes dont un enfant avaient été blessés. Le commissariat a été brûlé et un policier était porté disparu.
 
"Le sergent chef Bessou Achille a été retrouvé", a affirmé à l’AFP le commissaire de police de Katiola, Laga Jean Jacques.
 
La tension était cependant encore importante et des témoins continuaient à être en colère après la police.
 
"Le policier, après avoir blessé Yaya Sokoba (la victime) par balle, au lieu de l’arrêter, il à préféré le tuer sous les yeux des populations" a assuré Amadou Konaté, un commerçant de la ville.
 
"On a pris la décision que nous prenons en charge tout ce qui est obsèques, enterrement et autres", a précisé le premier adjoint au maire Ouamien Coulibaly. L’enterrement doit avoir lieu jeudi.
 
Selon le commissaire, le jeune homme tué était connu des services de police: il avait été jugé et condamné pour coups et blessures volontaires mais avait été libéré à la faveur de la grâce présidentielle, octroyée lors de la fête nationale du 7 aout.
 
"A sa sortie de prison, Yaya Sokoba est revenu au commissariat pour réclamer la somme de dix millions de francs Cfa (15.000 euros) à la police.
 
J’ai compris donc qu’il n’était pas normal. Le même jour, dans la soirée, il a tenté d’incendier un véhicule de police", avait expliqué le commissaire lundi.
 
"Le samedi 1er octobre, il a essayé d’assommer un policier. Vu qu’il devenait dangereux, j’ai donc dit qu’il fallait l’arrêter", avait précisé le commissaire qui n’était pas sur les lieux au moment de la mort du jeune homme.
 
Katiola se trouve à 45 km au nord de Bouaké, où ont eu lieu fin juillet les plus importantes protestations violentes contre les hausses des prix de l’électricité. Des bâtiments publics avaient été incendiés, et même des armes volées dans un poste de police. Une cinquantaine de personnes avaient été arrêtées.
 
La situation est tendue dans le secteur autour de Bouaké, ancienne capitale de la rébellion de la Côte d’Ivoire et zone de grands trafics transfrontaliers.