Côte d’Ivoire: l’opposition dénonce une "surreprésentation" du pouvoir dans la commission électorale

  • 23/04/2014
  • Source : AFP
Abidjan - L'opposition en Côte d'Ivoire, dont le Front populaire ivoirien (FPI) de l'ancien président Laurent Gbagbo, a dénoncé mercredi une "surreprésentation" du pouvoir dans la nouvelle Commission en charge des scrutins, qui risque de menacer, selon elle, son "indépendance" .

La réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) intervenue le 10 avril dernier, privilégie "une surreprésentation du gouvernement qui annihile le caractère indépendant de l'institution", a critiqué l'opposition, dans uncommuniqué.
 
L'Alliance des forces démocratiques, créée le 26 mars, est un regroupement de douze partis de l'opposition, dont le FPI. Elle s'exprimait pour la première fois depuis l'annonce, le 10 avril, d'une réforme de la CEI.
Selon le projet de loi, cette réforme "extrait des organes" de la CEI "les groupements ou acteurs politiques dont la présence ne se justifie plus", ce qui amène 18 membres à quitter la commission centrale.
 
Celle-ci n'est plus composée que de 13 personnes, dont quatre sont nommées par la présidence et le gouvernement, trois par la majorité, trois par l'opposition et trois par la société civile. L'Alliance déplore que dans cette nouvelle CEI "sept personnalités sur 13 sont favorables au pouvoir".
 
Pour "éviter une tel déséquilibre", l'AFD propose un nouveau président de la CEI choisi de "façon consensuelle, en dehors des représentants de la société civile, de l'opposition et des partis du pouvoir". Les deux postes de vice-présidents de la CEI seraient partagés entre le pouvoir et l'opposition, propose l'Alliance.
 
Des petits partis d'opposition en Côte d'Ivoire avaient déjà dénoncé, le 15 avril dernier, un "système" mis en place par le pouvoir pour s'assurer une victoire à la présidentielle prévue fin 2015, à travers une réforme "déséquilibrée" de la CEI.
 
La Côte d'Ivoire a connu une décennie de crise politico-militaire, dont les violences postélectorales de 2010-2011 ont constitué l'épilogue. Plus de 3.000 personnes sont mortes en cinq mois, après le refus du chef de l'Etat Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son adversaire, l'actuel président Alassane Ouattara.
 
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