Côte d’Ivoire : Conflit foncier à l’ouest, Guérés et Baoulés se font la guerre

  • 04/10/2017
  • Source : Autre Presse
L’ouest ivoirien est actuellement secoué par un conflit foncier opposant les autochtones guérés aux allogènes baoulés. L’occupation d’une forêt classée à Guiglo en est la pomme de discorde.

L’ouest ivoirien serait-il une poudrière au point où tout pourrait dégénérer à tout moment ? Tout porterait à le croire, eu égard à la tension perceptible qui y a cours depuis la crise de 2002. Cette région a, en effet, payé le plus lourd tribut pendant les guerres successives qu’a connues la Côte d’Ivoire. Loin d’une accalmie, la résurgence des violences entre populations de Guiglo vient à nouveau accroitre les risques d’explosion. Les autochtones guérés ont encore eu des altercations avec les allogènes baoulés, ce lundi. Le bilan provisoirement établi fait état de deux personnes tuées et de plusieurs blessés dans les deux camps.

Il ressort des faits que des Guérés ont fui leurs maisons et leurs plantations au plus fort de la crise postélectorale. Mais à leur retour, ces plantations étaient occupées par des allochtones baoulés et des populations venues de la sous-région ouest-africaine. Des forêts classées ont par ailleurs été défrichées et des plantations de café, de cacao et d’hévéa y ont été installées par ces derniers. Mais les Guérés ont entrepris de déloger les Baoulés des plantations qu’ils occupent dans la forêt classée de Goindébé.

La tension est encore perceptible dans cette partie du territoire ivoirien, et des centaines d’allogènes se sont réfugiés à la préfecture. Ils y sont protégés par les forces de défense et de sécurité qui s’activent pour ramener le calme à Guiglo. Ce conflit qui s’est déclenché début septembre a déjà causé plusieurs morts et blessés, ainsi que plusieurs campements qui ont été brulés et d’autres biens détruits.

D’aucuns appellent donc le gouvernement ivoirien à trouver une solution définitive aux problèmes fonciers de l’ouest. Faute de quoi, les risques d’affrontements persisteraient toujours.