Afrique du Sud : un imam égorgé et deux blessés graves lors de l’attaque d’une mosquée

  • 11/05/2018
  • Source : Jeune Afrique
Un imam a été tué et deux personnes gravement blessées jeudi lors d'une attaque au couteau dans une mosquée de la banlieue de Durban, dans le nord-est de l'Afrique du Sud. Le motif de l'agression demeure pour le moment inconnu.

L’attaque s’est déroulée après la prière de la mi-journée, lorsque trois hommes – présentés par les médias locaux comme des Égyptiens – sont entrés dans une mosquée de la ville de Verulam. D’après les services d’urgence IPSS, ils s’en sont pris à l’imam, à un fidèle et à un concierge.

Ils ont « ligoté l’imam, l’ont jeté à terre et lui ont entaillé la gorge », a expliqué à l’AFP un porte-parole de IPSS, Paul Herbst. Le religieux a rapidement succombé à ses blessures.

D’après la même source, les deux autres victimes ont également été poignardées, l’une à l’abdomen et l’autre à l’aine, et se trouvaient jeudi soir dans un état grave.

Un cocktail Molotov dans la mosquée

Les assaillants, qui disposaient selon les témoignages d’armes à feu, ont lancé un cocktail Molotov dans la mosquée avant de s’enfuir en voiture. « Les pompiers sont arrivés sur les lieux et ont rapidement circonscrit l’incendie », selon Paul Herbst.

"C’est la première fois qu’une telle chose se produit en Afrique du Sud, dit le président du Réseau musulman sud-africain

« On ne sait pas si la motivation est criminelle, s’il s’agit d’une histoire d’amour qui a mal tourné ou si c’est pour une raison religieuse », a déclaré le président du Réseau musulman sud-africain, Faizel Suliman, qui s’est refusé à spéculer sur les causes de l’attaque. « C’est la première fois qu’une telle chose se produit en Afrique du Sud », a-t-il assuré.

La police s’est aussi voulue prudente sur les motifs de l’agression. « La raison de l’attaque n’est pas encore connue », a déclaré à l’AFP une porte-parole de la police, Nqobile Gwala précisant qu’une enquête avait été ouverte.

Une attaque « totalement injustifiée »

« Il y a déjà eu des vols dans des mosquées, mais pas d’incident de ce genre où, semble-t-il, rien n’a été volé », a affirmé sur place Prem Balram, le porte-parole d’une société de sécurité privée, Reaction Unit South Africa, intervenue sur les lieux.