A 48h du 12è congrès : Bédié verrouille ses adversaires

  • 02/10/2013
  • Source : L'Inter
C’est ce jeudi, l’ouverture du 12è congrès ordinaire du Pdci-Rda. A 48h de cette importante échéance, le président de ce parti, Henri Konan Bédié démontre sa détermination à faire front contre l’adversité déclarée.

Il épate par sa combativité, là où on le croyait totalement passif. En effet, longtemps silencieux et ayant laissé la pleine marge de manœuvre à ses principaux ‘’lieutenants’’, en l’occurrence l’Inspecteur général d’Etat Niamien N’goran et le ministre Maurice Kacou Guikahué, président du comité d’organisation pratique du 12è congrès, le ‘’Sphinx’’ lui-même passe enfin à l’offensive. Son premier acte, qui a été de s’acquitter de son droit de candidature à la présidence de son parti, d’un montant de 18 millions FCFA tel que arrêté par le dernier Bureau Politique, en atteste grandement.

En le faisant, le président Bédié montre qu’il lève enfin l’étendard pour le ‘’dernier’’ combat de sa carrière politique, à savoir la reconquête ou la conservation de son fauteuil de président du Pdci-Rda. Le deuxième acte de cette offensive, c’est d’avoir ‘’verrouillé’’ complètement le congrès dans tous ses compartiments. Le dernier Bureau Politique a d’ailleurs montré cette mainmise du président du Pdci-Rda sur son appareil. Le verrouillage de l’appareil a commencé d’abord par la mise à l’écart en ‘’douceur’’, initialement pour un problème de dimensionnement, de près de 6000 congressistes, jeunes comme femmes. Ensuite, le camp Bédié a judicieusement ‘’bloqué’’ un certain nombre d’éléments stratégiques en pareille assises, notamment les badges d’accès, les mandats de participants, les listings électoraux, la commission accueil et hébergement, la sécurité, etc.

A la guerre comme à la guerre, le président sortant du Pdci-Rda et ses ‘’lieutenants’’ ont décidé de ne pas se laisser conter fleurette par leurs adversaires. «Il n’y a pas de petite bataille électorale, tout comme il n’y a pas de petite défaite électorale. Si Bédié perd, il perd la face complètement. S’il gagne, il rehausse son image », nous a lâché un proche, qui dit être lui-même peu scrupuleux sur les moyens dégagés ou utilisés pour atteindre l’objectif final, qui est la victoire à la fin du congrès, le dimanche 06 octobre prochain.

Alors que ses adversaires, notamment les candidats Djédjé Mady et Kouadio Konan Bertin dit ‘’KKB’’, ont sillonné le pays, délégation après délégation, section après section, ville après ville, le ‘’Bouddha de Daoukro’’ et ses hommes ont privilégié la bataille structurelle, c’est-à-dire la prise et le contrôle des structures du congrès. Ils ont d’abord fait le plein des structures organisatrices de ces assises. Du comité ad’hoc au comité d’organisation pratique en passant par le comité électoral, toutes ces structures ont été ‘’contaminées’’ par les hommes de Bédié.

Après quoi, étant sûr que l’affaire était complètement dans le sac, le président du Pdci-Rda a lâché ses hommes sur le terrain. Ceux qu’un confrère proche du parti sexagénaire a qualifiés ‘’d’équipes de désintoxication’’. Aujourd’hui, au moment où les assises du 12è congrès vont s’ouvrir, il n’y a que du ‘’Bédié’’ partout. Du coup, le ‘’Sphinx’’ a verrouillé le congrès et bouclé son affaire. Quant au fameux article 35 des Statuts, le contournement est en cours, car selon certains proches du président du Pdci-Rda, il y a jurisprudence en la matière en Côte d’Ivoire. «L’histoire récente de notre pays nous donne des exemples de textes amendés le matin qui ont permis des élections le soir et l’élection même d’un président de parti. Il faut qu’on cesse de tirer sur cette corde », nous a précisé un autre proche.

En attendant le tribunal et le juge des référés, le président sortant du Pdci-Rda s’est mis en pôle-position, un parti politique étant d’abord et avant tout une ‘’affaire privée’’.

JMK