24e édition des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre: la déclaration du gouvernement

  • 25/11/2014
  • Source : Ministères
Déclaration du gouvernement relative à la 24e édition des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre

 Chers compatriotes, 
 
La Côte d’Ivoire s’apprête à célébrer, à l’instar des autres pays du monde, la Campagne de commémoration des 16 jours d’Activisme contre les Violences Basées sur le Genre, le 25 novembre 2014. 
 
Depuis 1991, la Communauté Internationale consacre la période allant du 25 Novembre au 10 Décembre de chaque année, à la lutte contre toutes les formes de Violences Basées sur le Genre. Cette Campagne des 16 jours d’activisme contre les Violences Basées sur le Genre comporte plusieurs journées commémoratives en rapport avec les droits humains notamment :
(i) La Journée Internationale des Défenseurs des Droits de la Femme, célébrée le 29 novembre ;
(ii) la Journée mondiale du VIH/SIDA qui a lieu chaque année au 1er décembre ; la Journée Internationale pour l’Abolition de l’esclavage, commémorée chaque 2 décembre ; 
(iii) la Journée Internationale des Personnes Handicapées, du 3 décembre : l’Anniversaire du Massacre de Montréal (Canada), le 6 décembre; 
(iv) la Journée Internationale des droits de l’Homme, du 10 décembre.
 
La commémoration des 16 jours d’activisme offre l’opportunité d’attirer une fois encore l’attention individuelle et collective, sur la nécessité d’aborder la question des violences faites aux femmes et aux filles, et de promouvoir leurs Droits Humains afin de leur assurer protection et sécurité. Les violences basées sur le genre, qu’elles soient commises en situation de paix, de guerre, de catastrophe naturelle ou de post conflit interpellent, de par leur gravité, l’ensemble des Etats ; et la lutte contre ce fléau constitue une préoccupation majeure pour la communauté internationale. 
 
A cet effet, la campagne des 16 jours d’activisme est devenue pour les acteurs/actrices de la lutte contre les VBG et les pratiques traditionnelles néfastes, l’occasion de mener des actions à la fois individuelles et collectives, symboliques et efficaces, de sensibilisation, de renforcement de capacités, de communication pour le changement de comportement et d’attitudes durables au sein des familles et communautés, face à la violation des droits humains des femmes et des filles. 
 
Chers compatriotes,
 
L’atteinte rapide des résultats escomptés est très souvent confrontée aux pesanteurs socioculturelles, d’une part, et aux crises sociopolitiques et postélectorales qu’a connue notre pays, avec ses effets collatéraux, d’autre part.
 
En Côte d’Ivoire, entre 2011 et 2013, au moins 548 incidents de violences sexuelles liés à la crise post-électorale ont été enregistrés. Aujourd’hui, plus de 2 viols et 3 incidents de violences domestiques par jour sont pris en charge par les services de 43 plateformes de lutte contre les VBG sur le territoire national. Dans notre pays, 36% des filles et 6% des garçons se sont mariés avant d’avoir 18 ans. Par ailleurs, l’Afrique Sub-Saharienne affiche les statistiques les plus alarmantes en matière de mutilations génitales féminines. En Côte d’Ivoire, 38% des femmes âgées de 15 à 49 ans sont excisées. 
 
Toutes ces violences sexistes et sexuelles faites aux femmes et aux filles, trouvent leur origine dans les inégalités construites et entretenues pendant longtemps entre les femmes et les hommes. De telles violations ne portent pas seulement atteinte aux filles en tant qu’individus, en nuisant à leur capacité à réaliser pleinement leur potentiel, elles affaiblissent aussi les familles, les communautés et la société. Aussi longtemps que les femmes seront victimes d’injustice et d’actes de violences impunis, nos efforts de construction d’une Côte d’Ivoire égalitaire et équitable resteront timides. 
 
C’est ainsi qu’au sortir de la crise sociopolitique de 2002, le Gouvernement a jugé opportun d’élaborer une stratégie nationale pour combattre les Violences Basée sur le Genre. Ce processus a été soutenu dès le départ, techniquement et financièrement par l’UNFPA avec l’appui des autres agences du Système des Nations Unies, de la société civile et du réseau des Nations Unies de lutte contre les violences sexuelles en situation de crise (UN Action), en 2012. 
 
Cette année, le thème de la commémoration des 16 jours d’activisme est consacré à « l’élimination de toutes les formes de violences à l’égard des filles et des femmes, y compris les pratiques humiliantes et dégradantes comme la traite et le trafic ». 
 
Ce thème est certes d’actualité dans le monde, mais il l’est encore plus en Côte d’Ivoire. Il s’agira donc de sensibiliser l’opinion internationale et nationale, sur les violences sexistes et sexuelles, le mariage des enfants, les grossesses en milieu scolaire, les Mutilations Génitales Féminines, la traite et le trafic des jeunes filles, les violences domestiques et physiques pour ne citer que celles-là , et de contribuer à la mobilisation des différents acteurs, notamment les leaders communautaires et guides religieux, les exciseuses elles-mêmes ainsi que les partenaires au développement pour leur soutien au Programme DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) des ex-exciseuses. 
 
Nous avons le devoir de créer des conditions plus favorables pour la participation des femmes et des filles à la reconstruction du pays et la réconciliation entre ses filles et ses fils.
 
Chers compatriotes, 
 
Plusieurs activités éclatées seront menées dans les dix communes d’ABIDJAN et sur toute l’étendue du territoire, tant au niveau des radios communautaires, que de la presse nationale et internationale :
 
- Des ateliers de renforcements de capacités ;
- Des conférences ;
- Des causeries débats ;
- Des émissions télévisées et radiophoniques ;
- Des séances de sensibilisation de masse et de proximité ; 
AU NOM DU GOUVERNEMENT,
Je lance un appel, pour la campagne des 16 journées d’activisme :
 
- A l’ensemble des partenaires sociaux ;
- Aux professionnels des médias ;
- Aux autorités politiques et administratives ;
- Aux leaders religieux et communautaires ; 
- Aux partenaires au développement ; 
- Aux hommes, femmes et jeunes, filles et garçons ;
- A L’ENGAGEMENT ET A L’ACTION !
 
Le Gouvernement à travers le Ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, continuera de travailler avec les le système des Nations Unies et la société civile pour que les femmes et les filles soient mises en mesure de revendiquer leurs droits et soient protégées de la violence. Nous ne nous arrêterons pas avant que les droits intrinsèques de chaque femme et fille soient respectés. Si vous changez leur vie, vous pouvez changer le monde. 
 
JE VOUS REMERCIE.