Sécurité maritime : Plusieurs spécialistes formés sur le sauvetage en mer

  • 12/11/2019
  • Source : Fratmat.info
Un séminaire de formation de cinq jours est organisé depuis lundi à l’académie régionale des sciences et techniques de la mer, à Yopougon, par la coopération française en collaboration avec l’institut de sécurité maritime interrégional (Ismi).

Une vingtaine de marins et de soldats de l’armée de l’air de Sept (7) pays d’Afrique, prennent part, depuis lundi, dans les locaux de l’Académie régionale des Sciences et techniques de la mer (Arstm), à Yopougon, à une formation sur le sauvetage en mer. Initiée par la coopération française en collaboration avec l’institut de sécurité maritime interrégional (Ismi), cette formation est prévue sur cinq jours (du 11 au 15 novembre). A la cérémonie d’ouverture le directeur de l’Ismi, Commandant Abé Aké Lazare s’est réjoui de la tenue de cette formation. Car, dira-t-il, le golfe de Guinée, présente de forts enjeux en matière de sécurité maritime.

« C’est un carrefour maritime parmi les plus fréquentés au monde, du fait des activités économiques à risque qui s’y déroulent et pouvant donner lieu à des détresses. Or, le traitement de ces détresses en mer doit pouvoir trouver des réponses appropriées de sauvetage de la part des Etats côtiers », a-t-il affirmé. Il a souligné que si le sauvetage en mer a longtemps reposé sur la solidarité des gens de mer, son organisation est aujourd’hui, beaucoup plus normée et répond à des conventions internationales qui en fixent le cadre.

«  La coordination des opérations de sauvetage et de recherche en mer, qu’elle soit le fait de navires ou d’aéronefs, ne s’improvise pas. Une formation couvrant à la fois, les aspects théoriques et pratiques s’avère indispensable pour s’approprier les savoir-faire et savoir-être requis pour coordonner efficacement les secours », a-t-il poursuivi.

Le directeur de l’Ismi avait à ses côtés, l’administrateur en Chef des Affaires maritimes, Guillaume de Beauregard, représentant la coopération française. Celui-ci a précisé que ce stage fait suite à un premier, qui s’est déroulé en juin dernier, au profit des pays du Nord du Golfe de Guinée. Ce deuxième stage étant plus spécifiquement destiné aux pays de la zone Sud du Golfe de Guinée.

Pour lui, la sécurité maritime du golfe de Guinée n’est plus un luxe mais un véritable enjeu pour toute la sous-région. « Le golfe de Guinée est une zone stratégique à plus d’un titre. En matière d’échanges commerciaux, c’est un véritable carrefour maritime entre l’Afrique et l’Europe, l’Amérique et l’Asie. C’est une ère de transit qui relie une dizaine de ports les plus importants de la zone, au reste du monde. Dans le domaine de la pêche, le golfe de Guinée abrite des zones de fortes concentrations en ressources halieutiques. Les réserves sont estimées à plus d’un million de tonnes », a-t-il affirmé.

 Avant d’ajouter : « Le golfe de Guinée est aussi une zone riche en ressources pétrolières et gazières. Pour le pétrole, c’est la première par ordre d’importance en Afrique. Conséquence logique, le golfe de Guinée est parcouru en tout temps et en tout lieu, par des navires venus du monde entier. Il importe donc que les pays côtiers de la zone soient en capacité d’apporter des réponses concrètes et efficaces aux navires et aux marins dès lors que la vie humaine est en jeu ».

Au dire du spécialiste, le sauvetage en mer ne s’improvise pas, il nécessite des savoir-faire techniques et beaucoup d’entrainement. « Pour ce faire, il importe d’acquérir les connaissances théoriques d’une part (réglementations internationales et nationales, procédures, anglais maritime, notion de météorologie, connaissance de la zone etc), et les savoir-faire pratiques (utilisation des cartes marines, mise en œuvre des radeaux de survie, utilisation des moyens de communication). Ce sont ces différentes notions qui seront parcourues pendant le séminaire », a-t-il indiqué.

La formation est assurée par des experts de haut niveau. Au rang desquels, Jean-Pierre Albaret de l’Ecole nationale de la sécurité et de l’administration de la mer (ENSAM) ; Taiwo Olanyian, de nationalité nigériane et le Commandant Charles Baya de la direction générale des Affaires maritimes et portuaire. Soulignons que les stagiaires sont issus des Etats du Sud du golfe de Guinée. A savoir, Bénin, Cameroun, Gabon, Nigeria, République du Congo, République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire.

CASIMIR DJEZOU