Une manifestation des commerçantes du marché Gouro d’Adjamé dispersée

  • 14/03/2017
  • Source : Lebabi.net
Une manifestation de commerçantes a été étouffée lundi par la police nationale au marché Gouro d’Adjamé au centre de la capitale économique ivoirienne, a constaté APA sur place.

Les manifestantes protestaient ainsi contre la démolition de leurs magasins et autres étals par les services du ministère de la salubrité, de l’environnement et du développement durable depuis décembre dernier.

A en croire la porte-parole des protestataires rencontrée sur place, c’est début décembre 2016 qu’elles ont vu leurs magasins détruits par les bulldozers du ministère de la salubrité après un préavis de 48 heures. L’espace, objet de démolition, domaine public, devrait servir à d’autres fins à l’État de Côte d’Ivoire.

« Nous sommes ici depuis près de 30 ans. Et nous avons acquis ces magasins à hauteur de plusieurs millions auprès d’un opérateur économique. Depuis la démolition de nos commerces, nous vendons nos articles sur des étals. Et ce matin, la police est venue nous exiger encore de quitter les lieux et a démoli nos étals. Chose que nous contestons», a expliqué Mme Sylla Tata au nom des commerçantes.

« Nous sommes toutes endettées auprès des banques à qui nous devons beaucoup d’argent. Nous avons nos marchandises sous la main et ne savons comment les écouler sur le marché à l’effet de rembourser les banquiers qui nous ont prêté de l’argent pour acquérir ces magasins», a-t-elle poursuivi ajoutant que « nous pensions qu’ils allaient reconstruire de nouveaux magasins. A notre grande surprise, on apprend que l’espace servira à construire un dépotoir», s’est offusquée Mme Sylla.

Ces commerçantes qui entendent rencontrer la ministre de la salubrité, de l’environnement et du développement durable, Anne Désirée Ouloto, pour plaider leur situation, disent ne pas vouloir être recasées ailleurs.

« C’est cet espace que nous voulons. Nous ne voulons pas être recasées nulle part. C’est ici que nous avons nos clients. Que l’État ait pitié de nous. Car nous avons des enfants à charge et nos époux, pour la plupart, sont au chômage», a plaidé Mme Sylla.

Avec APA