Tillerson réitère son "total soutien" à Abuja dans la lutte contre Boko Haram

  • 13/03/2018
  • Source : AFP
Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, a exprimé son "soutien total" au Nigeria dans la "lutte contre Boko Haram", lors d'une visite lundi à Abuja, quelques semaines après la finalisation d'un contrat d'armement de quelque 400 millions d'euros entre les deux pays.

Le président Muhammadu Buhari, élu en 2015 sur la promesse de mettre fin à l'insurrection jihadiste, ne cesse de répéter que Boko Haram est "techniquement défait".

Son ministre des Affaires Etrangères, Geoffrey Onyeama, a d'ailleurs une nouvelle fois déclaré, lors d'une conférence de presse donnée au côté de M. Tillerson, qu'en tant que "menace militaire traditionnelle, Boko Haram a été totalement dégradé".

Il a toutefois dit espérer que la vente de matériel militaire, et notamment d'avions d'attaique au sol Super Tucano A-29, puisse "changer la donne" dans la lutte contre le groupe jihadiste au Nigeria.

En effet, l'enlèvement de 110 écolières, le mois dernier à Dapchi dans l'Etat de Yobe, a mis en lumière les importantes failles sécuritaires qui persistent dans le nord-est du Nigeria.

Ce kidnapping rappelle la tragédie de Chibok en 2014, aux heures les plus sombres de Boko Haram, qui avait entraîné une vive émotion mondiale, et participé en partie à la défaite du président de l'époque, Goodluck Jonathan, à la présidentielle l'année suivante.

Rex Tillerson, qui a beaucoup insisté sur les questions sécuritaires et à la lutte contre le jihadisme lors de cette première visite en Afrique, a qualifié l'enlèvement de Dapchi de "déchirant", avant de réitéré le "soutien total" de Washington à Abuja.

"Nous travaillons ensemble, en tant que partenaires dans cette lutte (contre le groupe jihadiste Boko Haram)", a-t-il déclaré à la presse à l'issue de sa rencontre avec le chef de l'Etat nigérian.

- Contrat historique -

De son côté, le président Buhari a remercié les Etats-Unis pour leur "assistance", dans un communiqué, soulignant que les forces armées nigérianes sont "bonnes mais ont besoin de soutien dans sa formation et son équipement".

"Nous avons exprimé notre souhait d'acheter ces avions depuis trois ans", avait expliqué à l'AFP Mansur Dan-Ali, ministre nigérian de la Défense début février. "Ce n'est que récemment qu'ils ont accepté de nous les vendre. Nous avons payé directement les 496 million de dollars au gouvernement américain et nous devrions les recevoir rapidement".

L'annonce de cet achat d'armes envisagé avait été fait en mai 2016. Mais l'administration démocrate de Barack Obama avait gelé le projet juste avant de passer la main au président républicain Donald Trump, après le bombardement accidentel par l'armée nigériane d'un camp de déplacés qui avait tué 112 civils à Rann, dans le nord-est du pays en janvier 2017.

M. Tillerson a achevé sa première tournée africaine à Abuja un jour avant la date annoncée, pour des raisons d'emploi du temps chargé à Washington. Il a également annulé samedi plusieurs événements prévus lors de son passage à Nairobi pour raisons de santé.

Sa première tournée en Afrique l'a conduit au Kenya, à Djibouti, en Ethiopie et au Tchad, pays partenaire du Nigeria dans la lutte contre le Boko Haram.

Les attaques de Boko Haram, et la répression par l'armée, ont fait plus de 20.000 morts. 1,6 million de personnes ne peuvent toujours pas rentrer dans leurs foyers, souffrant d'une terrible crise humanitaire et alimentaire.