SIAM 2018 : « Il appartient aux Etats africains de faire du secteur agricole le nouvel Eldorado », selon Sangafowa Coulibaly

  • 25/04/2018
  • Source : AIP
Meknès (Maroc) – Le ministre ivoirien de l’Agriculture et du Développement rural, Mamadou Sangafowa Coulibaly, estime que pour attirer las jeunes Africains dans l’agriculture, il appartient aux Etats de faire de ce secteur, le nouvel Eldorado.

Dans une interview qu’il a accordée mardi à des médias ivoiriens à l’occasion du 13ème Salon international de l’agriculture du Maroc (SIAM 2018), à Meknès, le ministre a réaffirmé sa conviction que si ce ‘’nouveau pacte’’ se réalise, alors la jeunesse d’aujourd’hui et de demain va accourir dans le secteur agricole, avec son génie créateur.

« Si je prends par exemple le débat sur la formation (…), mais ça reste une promesse ! Un jeune homme peut être bien formé dans une filière agricole, sortir, s’installer et ne pas gagner sa vie. Or, si nous faisons la preuve qu’on peut gagner sa vie dans le secteur agricole, ce sont les jeunes eux-mêmes qui vont réclamer les filières agricoles », a fait observer le patron de l’agriculture en Côte d’Ivoire. Selon lui, on ne peut donc pas mettre la question de la formation avant celle de la rentabilité.

Le ministre est revenu sur des paradoxes constatés dans les Etats africains. Dans la plupart de ces pays, souligne-t-il, la grande partie du produit intérieur brut (PIB) provient du secteur agricole à hauteur de 30 à 40%, alors que 3/4 des pauvres se recensent en milieu rural.

« Ce paradoxe prouve une seule chose : que l’agriculture travaille pour enrichir les autres maillons de la chaîne agricole. C’est pour cela qu’il faut concevoir l’agriculture de demain comme une agriculture qui prend en compte la chaîne des valeurs », affirme Sangafowa Coulibaly.

Pour lui, l’agriculteur ne peut plus être perçu comme celui qui est confiné aux travaux au champ. « L’agriculteur de demain, c’est celui qui doit maîtriser les travaux champêtres, maîtriser la valorisation de ses produits, maîtriser les techniques d’accès au marché », poursuit le ministre. Il pense donc qu’il est hors de question que le producteur ne bénéficie que de moins de 20% de la valeur ajoutée pendant que 80% est capté par la chaîne juste au-dessus.


akn/cmas