Se séparer du franc CFA: une opération à envisager avec prudence

  • 19/07/2017
  • Source : L’intelligent d’Abidjan
Dans la grande famille de la zone monétaire CFA, garante de l’assurance économique d’une trentaine de pays en Afrique centrale et de l’ouest, des voix s’élèvent pour demander un retrait passif du franc CFA.

A ce jeu, certains experts économiques et monétaires occupent une place importante de la protestation contre la valeur actuelle du franc CFA dans la conduite permanente, et du rendement des pays membres du franc CFA.

Ces experts ont-ils raison de leurs choix critiques de la monotonie du franc CFA et de sa protection par la France ? Une opération à se séparer brutalement du franc CFA est à envisager avec prudence. Si les chefs d’Etat des pays-membres du franc CFA sont familiarisés avec le regroupement de leurs monnaies en France et sa valeur capitale à PARIS, les opérateurs économiques du Togo, Tchad, Niger, Cameroun, Sénégal, Côte d’Ivoire, Mali ne savent pas si la consommation du franc CFA est renouvelable.

Les populations ne savent si le franc CFA aujourd’hui, connait un flottement ou un déclin de valeur ou une chute d’un emprunt de leurs pays aux banques extérieures. Concrètement, se séparer du franc CFA demande des charges d’analyses sérieuses : Quelle monnaie unique en zone Franc CFA? Le rachat du franc CFA concerne principalement des pays qui ont une forte et stable économie, en face des pays ou des continents qui ont une longue durée dans la dépendance mentale.

Les experts africains protestataires contre le franc CFA savent que les pays-membres ont un coefficient peu élevé de la gestion publique. Le projet actuel de la monnaie africaine, pour racheter le franc CFA serait une spirale dangereuse. Il ne suffit pas de contester le franc CFA. Il faut avoir une solvabilité morale, technique pour une trésorerie de confort. Ce n’est pas intéressant d’accuser la France, qui selon certains experts monétaires africains, utilise le Franc CFA pour davantage consolider sa ‘’domination’’… le principal danger n’est pas de cette conception et n’est plus garanti. C’est pourquoi, je suis d’accord avec le président EMMANUEL MACRON : « Celui qui veut sortir de la zone Franc CFA est libre de le faire». Reste à bien mesurer une particularité : se séparer de Franc CFA aujourd’hui avec ‘’ colère et brutalité‘’ est une opération à envisager avec prudence…

BEN ISMAEL