RCA: après un an au pouvoir, les progrès et les difficultés de Touadéra

  • 30/03/2017
  • Source : RFI
Il y a un an, Faustin Archange Touadéra prêtait serment à Bangui. Auréolé d'un score de plus de 62% des voix à la présidentielle, Faustin Archange Touadéra était salué comme le symbole du retour de la légitimité démocratique, et de l'ordre constitutionnel en Centrafrique. Les attentes et les espoirs suscités par son élection étaient alors énormes, en matière de sécurité, de développement économique, de justice ou de reconstruction de l'Etat. Un an plus tard, la situation est toujours difficile. Beaucoup dénoncent des progrès trop lents, même si le président Touadéra a enregistré quelques succès.

En matière de sécurité, le président Touadéra a du faire avec une nouvelle officialisée le jour de son investiture: le départ programmé de Sangaris. La Minusca, avec ses 10 000 casques bleus, n'a pas le même effet d'épouvantail sur les groupes rebelles que l'opération française, partie définitivement fin octobre.

Un an après, les combats entre groupes issus de l'ex-Seleka, FPRC et UPC, et leur cortège d'exactions, font rage dans le centre et l'est du pays, malgré la volonté de la force onusienne de contrecarrer les velléités offensives du FPRC contre Bambari notamment.

S'il y a trois semaines, le président s'est rendu dans la grande ville de l'Est pour y annoncer en fanfare le retour de l'Etat, l'administration, la justice ou la police, sont toujours absentes de la majeure partie du territoire. Les 14 groupes armés recensés dans le pays acceptent tous de siéger au comité qui prépare le DDR, mais certains, comme le FPRC, y vont sur la pointe des pieds.

Sur le plan humanitaire, la situation ne s'est guère améliorée. Plus de 2 millions de Centrafricains ont besoin d'une assistance. 400 000 personnes vivent dans des sites de déplacés et 450 000 sont réfugiés à l'extérieur.

Pour ce qui est du développement, en novembre, Faustin Archange Touadéra a remporté à Bruxelles un succès: 2,2 milliards de dollars de promesses de financements pour son plan de relèvement du pays sur trois ans.

En matière de justice, une cour pénale spéciale est en cours de formation, et si le calendrier est respecté, elle pourrait entamer ses enquêtes dans le courant de l'année.