Présidentielle : choix clair au second tour mais vote incertain

  • 26/04/2017
  • Source : Boursorama
La presse de ce mercredi 26 avril pointe les nombreux "paradoxes" ou "pièges" de l'entre-deux-tours avec un choix clair entre des programmes que tout oppose et un vote malgré tout incertain.

"Attention, débats piégés", met en garde Cécile Cornudet dans Les Échos. "L'entre-deux-tours est plein de paradoxes. Emmanuel Macron est porté par un élan, il est arrivé en tête, les appels à voter en sa faveur se bousculent, mais animer le débat de fond est pour lui compliqué. Son vrai sujet a été tranché par le premier tour : pour ou contre les partis de gouvernement", écrit-elle. Pourtant, à en croire Nicolas Beytout dans L'Opinion, "les partis politiques ne sont pas morts". Le second tour "opposera deux candidats qui ne sont pas sortis de quelconques primaires, mais ont été portés par un parti politique (le FN) ou un mouvement naissant (En Marche!)".

"MARINE LE PEN, UNE CANDIDATE NORMALE?"

Autre singularité de ce scrutin : arithmétiquement, Emmanuel Macron est le favori du second tour. Pourtant, "depuis son discours raté de dimanche soir", le leader d'En marche est critiqué pour avoir semblé "enjamber" le second tour. Il peine également à "rassembler un large front anti-Le Pen", écrit Libération qui se demande : "Emmanuel Macron, pourquoi ça flotte ?" Très offensive, la candidate du Front national multiplie les œillades aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de François Fillon, "victimes" selon elle d'une "trahison" du candidat de la droite qui a appelé à voter Emmanuel Macron.

À droite, le débat est lancé en coulisses depuis que le bureau politique des Républicains a avalisé lundi un texte appelant à "voter contre Marine Le Pen pour la faire battre au second tour", sans appeler à voter Macron. Ce compromis masque des divergences entre un Laurent Wauquiez qui exclut de participer à une coalition autour d'Emmanuel Macron et un Bruno Le Maire qui n'aurait "aucune hésitation" à intégrer le gouvernement si le leader d'En Marche! se retrouvait sans majorité claire à l'Assemblée.

Emmanuel Macron a assuré mardi que "rien n'est gagné" dans la bataille du second tour de la présidentielle. L'Humanité exprime également une inquiétude à propos du score du Front national : "À mesure que le danger avance, la conscience de celui-ci recule : c'est cela, la banalisation", écrit l'éditorialiste Sébastien Crépel. En dépit des nombreux soutiens et appels à voter Macron pour faire barrage à la candidate du Front national, "Marine Le Pen est d'autant moins battue d'avance que nombre de Français acceptent, sans inquiétude, l'augure que le FN accède un jour à l'Élysée", souligne Laurent Bodin dans L'Alsace.