Paludisme : amélioration en Afrique, mais les progrès stagnent au niveau mondial OMS)

  • 14/12/2016
  • Source : Xinhua
La lutte contre le paludisme s'améliore en Afrique pour les personnes vulnérables, mais les progrès stagnent à l'échelle mondiale, selon un nouveau rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié mardi.

Le Rapport 2016 sur le paludisme dans le monde révèle que les enfants et les femmes enceintes en Afrique subsaharienne ont un plus large accès aux interventions efficaces de lutte contre le paludisme.

Le paludisme reste un problème aigu de santé publique, en particulier en Afrique subsaharienne. Selon le rapport, on dénombrait 212 millions de nouveaux cas de paludisme et 429.000 décès dus à la maladie en 2015 à l'échelle mondiale.

L'Afrique subsaharienne compte pour une part importante et disproportionnée de la charge mondiale du paludisme. En 2015, on dénombrait 90% des cas de paludisme et 92% des décès dus à la maladie dans cette région. Les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement vulnérables, représentant environ 70% de l'ensemble des décès dus au paludisme.

Les tests de diagnostic permettent aux personnels soignants de détecter rapidement le paludisme et de prescrire un traitement salvateur. Selon les nouvelles conclusions présentées dans le rapport en 2015, environ la moitié (51%) des enfants présentant de la fièvre et consultant un établissement de santé publique dans 22 pays africains ont été soumis à un test de diagnostic du paludisme, par rapport à 29% en 2010.

Les moustiquaires imprégnées d'insecticide constituent un élément essentiel des efforts de prévention du paludisme en Afrique. Selon les conclusions du rapport, plus de la moitié (53%) de la population à risque en Afrique subsaharienne utilisaient ce type de moustiquaires en 2015, par rapport à une proportion de 30% en 2010.

Dans toute la région, on a signalé ces cinq dernières années une augmentation sensible des tests de diagnostic du paludisme chez l'enfant et des traitements préventifs administrés aux femmes enceintes. En outre, l'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticide s'est rapidement élargie chez l'ensemble de la population exposée au paludisme.

Toutefois, dans de nombreux pays africains, des lacunes importantes subsistent en matière de couverture par les programmes. Les déficits de financement ainsi que les systèmes de santé fragiles sapent les progrès accomplis et mettent en péril la réalisation des cibles mondiales, note le rapport de l'OMS.

Dans de nombreux pays, les systèmes de santé manquent de ressources et les personnes les plus à risque de contracter le paludisme ont peu accès aux services de santé. En 2015, une proportion importante (36%) d'enfants présentant de la fièvre ne se rendait pas dans un établissement de santé pour recevoir des soins dans 23 pays africains.

"Il y a certes des progrès", indique le Dr Pedro Alonso, directeur du Programme mondial de lutte antipaludique à l'OMS. "Mais le monde peine toujours à atteindre des niveaux élevés de couverture par les programmes qui sont nécessaires pour combattre cette maladie".

Selon le rapport de l'OMS, un financement durable et suffisant pour la lutte antipaludique constitue un grave problème. En dépit de la nette augmentation des investissements mondiaux en faveur de la lutte antipaludique entre 2000 et 2010, le financement stagne depuis cette période. En 2015, le financement de la lutte antipaludique atteignait un total de 2,9 milliards de dollars, soit 45% seulement de l'objectif intermédiaire pour 2020 en matière de financement (6,4 milliards de dollars).