Libye : cinq questions sur les centres de détention de migrants et les conditions de vie qui y règnent

  • 20/11/2017
  • Source : Le Monde
Le documentaire choc de la chaîne américaine CNN sur des cas d’esclavage près de la capitale libyenne Tripoli continue de faire réagir.

Le vice-premier ministre du gouvernement libyen d’union nationale (GNA), Ahmed Metig, a exprimé « son mécontentement » dans un communiqué publié dimanche 19 novembre sur Facebook. M. Metig « a affirmé qu’il chargera une commission d’enquêter sur ces rapports de presse afin d’appréhender et soumettre les responsables à la justice », selon le texte publié sur le réseau social.

La veille, répondant à l’appel de plusieurs associations, un millier de personnes ont manifesté, samedi 18 novembre à Paris contre des cas d’esclavage en Libye. Les manifestants ont dénoncé les faits relatés dans le reportage de CNN, montrant des migrants vendus aux enchères dans des camps tenus par des passeurs en Libye.
Mais dans les centres de détention de migrants « gérés » par le GNA les migrants doivent également faire face à des conditions sanitaires souvent déplorables. Ces lieux sont également le théâtre de violences, notamment sexuelles.

Le département pour la lutte contre la migration illégale, qui dépend du ministère de l’intérieur, dirigerait une trentaine de ces centres de détention. Leur décompte est toutefois difficile à tenir. Ces lieux ferment parfois du jour au lendemain, d’autres sont installés ailleurs, dans d’anciennes usines, des hangars… Certains sont même de facto contrôlés par des milices, qu’ils aient été pris par la force ou via la corruption des gardes. La frontière apparaît ainsi parfois poreuse entre les camps illégaux dirigés par les trafiquants et les centres de détention officiels du gouvernement de Tripoli.