Le FMI au chevet de l’Afrique centrale

  • 26/12/2016
  • Source : La Croix
Frappés par la chute du pétrole, les chefs d’États de la Communauté économique et monétaire des États d’Afrique centrale ont exclu une dévaluation du franc CFA. Ils vont en revanche faire appel au Fonds monétaire international.

Pas de dévaluation du franc CFA, mais un appel au Fonds monétaire international. C’est la conclusion d’un sommet des chefs d’États de la Communauté économique et monétaire des États d’Afrique centrale (Cémac) convoquée d’urgence dans la semaine par le président du Cameroun Paul Biya.
Une réunion à laquelle ont participé la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, et le ministre français des finances, Michel Sapin.

Croissance de 1 %

Victime de la chute des cours du pétrole et des matières premières, la Cémac, qui regroupe les pays utilisant le franc CFA d’Afrique centrale (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée-Equatoriale et Tchad), apparaît comme la zone malade du continent.

La croissance en 2016 ne sera que de 1 % dans la sous-région, contre 2,4 % en 2015, a indiqué cette semaine la Banque des États d’Afrique centrale (Beac), qui souligne « les effets dépressifs de la morosité du secteur pétrolier ». En mars 2015, la Beac prévoyait une croissance de 4,2 % pour l’année…

Paris s’inquiète aussi du « double choc » économique et sécuritaire que subissent au moins trois pays de la zone : le Tchad et le Cameroun, mobilisés contre les djihadistes nigérians de Boko Haram, et la Centrafrique, où l’État peine encore à s’affirmer face aux groupes armés après une violente guerre civile.

Contraste avec l’Afrique de l’Ouest

Cette situation économique difficile contraste avec le dynamisme de l’Afrique australe et de certains pays du Maghreb, d’Afrique de l’Est ou d’Afrique de l’Ouest, dont une partie utilise le franc CFA d’Afrique de l’ouest (1).

La Côte d’Ivoire a par exemple enregistré une croissance de 8,5 % par an en moyenne entre 2012 et 2015 (Banque mondiale) tandis que le Sénégal revendique une hausse de son PIB de l’ordre de 6 % pour 2016.

Alors que des rumeurs de dévaluation du franc CFA (2), comme en 1994, avaient fait jour, notamment du fait de la présence du ministre français des finances – dont l’administration garanti le cours de la monnaie africaine –, le sommet y a coupé rapidement court.

Négociations bilatérales avec le FMI

Le communiqué final de la réunion de la Cémac affirme dans son premier point « que le renforcement de la stabilité macroéconomique ne nécessite pas un réajustement de la parité monétaire actuelle ».

En revanche, le sommet a débouché sur l’ouverture de négociations entre les six pays de la Cémac et le FMI, représenté par Christine Lagarde...LA SUITE