En Russie, frapper sa femme n'est pas si grave

  • 09/02/2018
  • Source : Konbini News
L'année passée, la Russie a approuvé un projet de loi visant à alléger les peines en cas de violences dans le cercle familial. Bref, frapper sa femme, ce n'est plus si grave...

Le 25 janvier 2017, le projet de loi controversé a été voté à la Douma, le parlement russe, et ce à une écrasante majorité de 385 voix "pour". Seuls deux députés ont voté contre. En pratique, cette nouvelle disposition prévoit une peine administrative, soit une amende, en cas d'actes de violences domestiques n'entraînant pas d'hospitalisation, précise Le Monde. Jusqu'alors, l'auteur de ce délit risquait deux ans de prison. 

Hugo Clément, ex-correspondant de Yann Barthès ("Quotidien") passé chez Konbini, s'est rendu à Moscou pour constater la situation sur le terrain et sonder la population. Interrogé par le journaliste, un homme défend une vision des choses pour le moins incompatible avec les valeurs occidentales en la matière. Morceaux choisis: 

- Vous ne pensez pas que c'est grave de frapper sa femme?
- Non, je ne pense pas que ce soit si grave. 

- Vous battez votre femme?
- J'essaie de ne pas le faire. 

- À quel moment ça vous arrive?
- Quand elle a tort. Par exemple, quand je rentre un peu éméché d'une soirée et qu'elle commence à me contredire, à m'imposer ses lois (...) Je ne la bats pas trop fort. Une baffe ou une petite tape sur la tête. Rien de bien méchant. 

Hugo Clément rencontre ensuite la présidente d'une association de défense des femmes victimes de violences. Elle lui confie la triste réalité actuelle: la nouvelle loi a bien aggravé la situation. Selon elle, elle s'assimile à un "permis de cogner". 

Un reportage éloquent à découvrir ci-dessous.