Elections kényanes: les observateurs étrangers appelent à la patience

  • 10/08/2017
  • Source : AFP
Les observateurs étrangers déployés au Kenya pour les élections générales ont appelé le pays à la patience alors que la commission électorale (IEBC) est en train de compiler les résultats définitifs sur fond d'accusations de fraude électorale formulées par l'opposition.

Mercredi, le rejet par l'opposition de résultats provisoires créditant le président sortant Uhuru Kenyatta d'une confortable avance avait été suivi d'échauffourées et d'incidents principalement dans des fiefs de l'opposition. Au total, quatre personnes ont été tuées dans deux incidents distincts.

Pour que les résultats provisoires puissent être validés, ils doivent être corroborés par les procès-verbaux venus des 40.883 bureaux de vote, et que la commission n'a pas encore reçus en totalité. L'IEBC n'a pas indiqué quand elle serait en mesure de proclamer le vainqueur, mais elle a cependant l'obligation légale de le faire le 15 août au plus tard.

"Il faut donner le temps à l'IEBC de poursuivre sa tâche, ils travaillent 24 heures sur 24", a déclaré la députée européenne Marietje Schaake, qui dirige la mission d'observation de l'Union européenne (UE). "Nous continuons d'appeler tout le monde à rester calmes, résilients et pacifiques".

"Je suis convaincue que la grande majorité des Kényans sont profondément attachés à la paix", a-t-elle ajouté.

Environ 400 observateurs étrangers ont été déployés au Kenya, par l'UE, mais aussi par l'Union africaine, l'organisation du Commonwealth ou l'ONG Carter Center, dont la délégation est menée par l'ancien secrétaire d'Etat américain John Kerry. Des milliers d'observateurs locaux ont également été déployés.

Les observateurs ont salué dans l'ensemble la manière dont s'est déroulé le scrutin de mardi, tout en soulignant que le processus électoral est loin d'être achevé.

"Un temps et un espace suffisants doivent être alloués à l'IEBC pour accomplir comme il se doit le processus (de comptage) des résultats", a souligné de son côté l'ancien président ghanéen John Dramani Mahama, à la tête de la mission d'observation de l'organisation du Commonwealth.

John Dramani Mahama a également souligné prendre "au sérieux" les allégations de piratage informatique formulées par M. Odinga, mais il a estimé que tout désaccord devrait être "résolu par l'intermédiaire des voies légales prescrites".

L'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, à la tête de la mission de l'UA, s'est dit surpris du nombre important de bulletins de vote invalidés (397.200 selon les résultats provisoires, soit 2,67% du total).

Il a estimé d'une part que certains bulletins avaient été trop sévèrement écartés, et d'autre part que les électeurs, dont beaucoup ont voté pour la première fois, devaient être mieux informés sur la manière de remplir un bulletin.