Edito: L'énigme Ouattara – Soro!

  • 16/10/2017
  • Source : Linfodrome
Pour ceux qui en doutaient encore jusqu'à la semaine dernière, ils n'ont plus de raison de persévérer dans ce doute. Il y a crise entre le Rassemblement des républicains (Rdr) et les ex-Forces nouvelles. Entre le président de la République, Alassane Ouattara, et Guillaume Soro, président de l'Assemblée nationale. L'arrestation de Koné Kamaraté Souleymane, alias Soul to Soul, directeur du protocole du chef du Parlement ivoirien, le lundi 9 octobre dernier, et les réactions qui ont suivi, attestent bien qu'il y a crise. Une bien profonde crise décryptée sous sa belle plume par le proche collaborateur de Guillaume Soro, lui-même.

Avant qu'il ne soit appelé devant les juges pour son éventuel procès, Soul to Soul a déjà entamé le déballage. Dans un pamphlet qu'il a pu adresser depuis sa cellule par un long testo, ce fidèle camarade de lutte de l'ancien leader de la Fédération estudiantine de Côte d'Ivoire (Fesci) révèle : « Ce n'est pas moi qu'on vise (….). C'est mon patron, Guillaume Soro qui est visé ».

Ces propos achèvent de convaincre. Ce n'est pas par hasard que, parti du pays depuis plus de deux mois, Guillaume Soro s'attarde à l'extérieur. Quelque chose ne va pas au sommet de l'Etat. Ça sent du roussi entre le président de la République et son poulain. Son ex-dauphin constitutionnel. Les deux personnalités et leurs suppôts ne se vouent plus la fraternité naguère partagée et entretenue. Ça, tout le monde a fini par le sentir et par le savoir. Mais, personne n'en connaît les raisons.

Un fait est certain. On a découvert des tonnes d'armes de guerre dans une piscine recouverte dans un domicile de Soul to Soul à Bouaké. Ces armes, des mutins se l'étaient procurées pour rétablir l'équilibre de la force. Alors que les troupes restées loyales au pouvoir se préparaient à mater. C'était le 15 mai dernier, juste après que l'assaut ait été annoncé par la hiérarchie militaire. Comment ces mutins avaient-ils su qu'il y avait des armes toutes neuves dans un domicile à leur portée ? Qui leur en avait soufflé mot ? Violente question dirait l'artiste !

Toujours est-il que l'assaut n'aura plus eu lieu. Le gouvernement ayant été contraint à la négociation.

Mais, à qui appartenait ces armes entreposées dans cette piscine...