Disparus du Novotel d'Abidjan: le témoignage à charge de Felix Houphouët Konan

  • 24/02/2017
  • Source : RFI
En Côte d’Ivoire, le procès des disparus du Novotel se poursuit. Un nouveau prévenu a été entendu à la barre ce jeudi 23 février pour tenter d’élucider les circonstances de la mort de quatre hommes, dont deux Français, enlevés en 2011 à l'hôtel Novotel d'Abidjan, au plus fort de la crise post-électorale en Côte d'Ivoire puis assassinés au palais présidentiel.

Felix Houphouët Konan est le troisième prévenu à se présenter devant les juges. Au moment des faits le 4 avril 2011, il était parmi les personnes chargées de déplacer les corps des quatre victimes abattues dans l’arrière-cour du palais présidentiel. S’il affirme avoir effectivement participé à cette corvée, il soutient cependant que l’une des victimes, en l’occurrence Yves Lambelin, a été achevée par le commissaire Ozé Logué, l’un des accusés présents dans la salle. Selon Felix Houphouët Konan, le commissaire s’est saisi d’une kalachnikov puis a tiré sur la victime après avoir constaté que ce dernier respirait encore au moment où son corps était déplacé.

Un témoignage qui contredit la thèse d’une bavure des forces de l’armée française et de l’Onuci qui bombardaient le palais présidentiel ce jour-là. « Ces personnes ont été enlevées de leur hôtel et transférées à la présidence ; elles étaient vivantes or on les a retrouvées mortes là-bas. Après on a fait disparaître les corps. One ne peut pas mettre ça sur le compte d’un quelconque bombardement !», assure Me Charles Konan, l’avocat de la famille d'Yves Lambelin.

Pour la défense, la démarche du prévenu Felix Houphouët Konan est claire : il est présent à la barre pour enfoncer les autres accusés, principalement le général Dogbo Blé, ancien chef de la Garde Républicaine sous Laurent Gbagbo. « Nous, nous avons constaté que Houphouët était sur les lieux, peut-être mais il était là en tant que taupe de ceux qui attaquaient le palais présidentiel. Ses déclarations tendent à prendre le contrepied de tout ce que les autres ont dit », explique à RFI Me Dohora Blédé, avocat de la défense.

Le tribunal doit poursuivre mardi prochain l'audition des prévenus. Dix hommes dont huit militaires ivoiriens figurent parmi les accusés.