Deux attaques meurtrières contre les Nations unies au Mali

  • 15/08/2017
  • Source : Le Monde Afrique
Ces offensives, qui ont fait neuf morts, sont survenues la veille d’une réunion du Conseil de sécurité sur la paix et la sécurité en Afrique.

Neuf personnes, dont un casque bleu et cinq agents de sécurité maliens, ont été tuées lundi 14 août lors de deux attaques distinctes contre la mission de l’ONU au Mali (Minusma). Ces offensives sont survenues la veille d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur la paix et la sécurité en Afrique.

La première attaque, menée par des « hommes armés non identifiés », a visé des camps de la Minusma à Douentza, dans le centre du pays. Un casque bleu, dont la nationalité n’a pas été précisée, et un soldat malien ont été tués. Un autre casque bleu a été blessé. En outre, deux assaillants ont été tués dans la riposte des soldats onusiens. Un premier groupe a tiré sur l’un des camps de la mission onusienne à partir d’une colline adjacente, a expliqué la Minusma. Un deuxième groupe s’est ensuite dirigé à pied vers l’autre camp et a ouvert le feu.

Lors d’une deuxième attaque, des hommes armés ont attaqué le QG de la force onusienne à Tombouctou, dans le nord-ouest du pays. Selon « des éléments préliminaires », cinq gardes, tous de nationalité malienne, un membre de la gendarmerie malienne et un agent civil contractuel de la Minusma, ont été tués. En outre, un garde de sécurité malien et six casques bleus ont été blessés, dont deux grièvement.

« Six assaillants ont été abattus lors de la riposte », a précisé l’ONU. Un peu plus tôt, un responsable du gouvernorat de Tombouctou avait rapporté que les « terroristes » étaient armés de grenades et de kalachnikov. La mission onusienne a, par la suite, déployé une force de réaction rapide destinée à « sécuriser le quartier général et des hélicoptères d’attaque pour traquer d’éventuels assaillants ». Le chef de la force, Mahamat Saleh Annadif, a condamné un « acte lâche et ignoble ».

Le G5 Sahel

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Ils en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement, en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré l’accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes.

Mardi, une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU doit se tenir sur la paix et la sécurité en Afrique. Les 15 membres du Conseil doivent notamment parler de la force en cours de création par les pays du G5 Sahel – Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad – qui vise à combler les lacunes des dispositifs militaires nationaux et multinationaux dans la région, qui semblent avoir du mal à enrayerl’expansion des groupes djihadistes. Cette force de quelque 5 000 hommes devrait être opérationnelle à l’automne mais son financement est encore loin d’être assuré.