Dakar accueille le Partenariat mondial pour l'éducation en présence de Macron

  • 02/02/2018
  • Source : RFI
Jour J à Dakar où se tient une grande conférence mondiale pour financer l'éducation. Le « Partenariat mondial pour l'éducation » (PME), troisième édition, est présidé par les chefs d'Etat Macky Sall et Emmanuel Macron qui effectue d'ailleurs une visite officielle au Sénégal. Soixante-cinq pays en développement bénéficient de ce fonds, l'objectif affiché à Dakar : lever trois milliards de dollars. Dans la continuité des engagements annoncés à Ouagadougou en novembre, Emmanuel Macron cherche désormais à les appliquer sur le terrain.

Au total, ce sont 264 millions d'enfants à travers le monde qui ne peuvent pas aller à l'école. Un problème qui touche 65 pays mais qui concerne l'ensemble de la communauté internationale. C'est pour cela que le « Partenariat mondial pour l’éducation » a été créé en 2002 pour soutenir la scolarisation des enfants. Sept chefs d’Etat africains sont attendus à Dakar ainsi que - et c'est plus étonnant - la chanteuse Rihanna pour soutenir et évoquer ce projet. C’est la deuxième fois que la chanteuse mondialement connue rencontrera Emmanuel Macron. La première fois, c’était à l’Elysée en juillet 2017. Rihanna était venu convaincre le président français de s’engager en faveur du Partenariat, dont elle est l’ambassadrice.

Le Sénégal, un laboratoire de l'éducation

Au Sénégal, il s'agit s'aider le pays à être un laboratoire de l'éducation, de l'école primaire aux études supérieures. Dans la vision d'Emmanuel Macron, l'éducation, priorité en France doit aussi l'être en Afrique. En partenariat avec son hôte, Macky Sall, le chef de l'Etat français va ainsi inaugurer le premier des 17 collèges qui seront bâtis à Dakar, puis annoncer la création d'une université sénégalo-française, un campus scientifique. C'est une volonté du président sénégalais : il faut plus de techniciens, d'ingénieurs. Former en Afrique, puis faciliter l'accès au visa pour les étudiants.

Plus globalement, tous les acteurs s'accordent pour dire que l'éducation est sous-financée dans les pays en développement. La conférence du jour, le « Partenariat mondial pour l'éducation », en présence de plusieurs chefs d'Etat, notamment du Mali, de RCA, du Togo, du Burkina Faso, doit permettre de lever des fonds, plus de trois milliards de dollars sont évoqués, et la France pourrait contribuer à hauteur de 10%. Des sommes colossales, mais qui permettront de financer uniquement les projets des années 2018-2020.

L'école Terme sud à Ouakam, 12 classes, 756 élèves, financées en 1992 par le Japon. En pleine leçon de grammaire, Mr Diop, jeune instituteur, cherche avant tout à tenir ses 50 élèves de CM2...

■ Alice Albright, directrice du Partenariat mondial pour l'éducation

« Si on regarde l'ensemble des résultats du Partenariat pour l'éducation, il y a des améliorations : on voit plus d'enfants scolarisés, plus d'enfants qui restent à l'école, plus d'enfants qui apprennent. Le niveau de financement des pays en matière d'éducation commence également à augmenter, donc oui, il y  a des progrès. Mais si on regarde dans le détail, il subsiste une profonde crise de l'apprentissage : 264 millions d'enfants sont déscolarisés, la moitié sont des filles. Si vous étudiez la qualité de l'enseignement, sous-entendu "est-ce que les enfants apprennent ce qu'il faut à l'école ?", les chiffres récents montrent que 6 enfants sur 10 n'apprennent pas les rudiments de base. Donc on a une crise de l'enseignement et j'espère que ce meeting sera un tournant pour que le monde prenne du recul et se dise: "Ca suffit !". Il faut que l'on résolve ces problèmes. La France est en train de prendre des décisions importantes en matière d'aide au développement et nous comptons sur un soutien important de sa part. »