Côte d’Ivoire-Procès des disparus du Novotel: la France et l'ONUCI indexées par les accusés

  • 24/02/2017
  • Source : Le360.ma
Au deuxième jour de leur procès dans l'enlèvement et la disparition de quatre expatriés, dont un Français, en avril 2011, les militaires et miliciens proches de l'ancien président Laurent Gbagbo ont accusé les bombardements aériens de la France et des Nations Unies.

Le procès des disparus du Novotel à Abidjan est bien lancé depuis le mardi 21 février 2017. Après les anicroches entre la défense et le parquet au premier jour, le deuxième a permis d’entrer dans le vif du sujet.

 
Après les premières questions, les mis en cause ont porté un doigt accusateur sur les hélicoptères de l’armée française et ceux de la Mission des Nations Unis en Côte d’Ivoire qui pilonnaient les positions de soldats de l’armée ivoirienne restés fidèles à l’ex-président Laurent Gbagbo, détenu et jugé à la Haye.

«Lorsque ces quatre personnes sont arrivées au Palais (palais présidentiel situé au Plateau, à Abidjan, ndlr), le Colonel Hokou m’a demandé de mener leur interrogatoire. Mais quand j’ai ouvert la porte pour aller vers eux pour le faire, il y a eu des rafales de bombardement sur le palais, alors j’ai cherché à me protéger car ça tirait de partout. C’est après l’accalmie que les quatre personnes ont été découvertes mortes», a expliqué à la barre le capitaine de police, Osée Logué.

Alors d’où sont véritablement partis les tirs meurtriers? L’officier ne sait véritablement pas. Et aucune autopsie balistique ne permettra de le savoir, puisque tous les corps ont disparu sauf celui du Français Yves Lambellin, ancien patron du groupe SIFCA. En effet, au décès des quatre hommes, les soldats présents à la présidence ont été priés de se débarrasser des corps, mais celui de Lambellin a été retrouvé dans la lagune.

«Informé de la mort des quatre hommes, le général Dogbo Blé (alors commandant de la Garde présidentielle, ndlr) m’a demandé de faire retirer discrètement ces corps du Palais», a ajouté pour sa part le colonel Hokou Modi, à l’époque chef des opérations de transmission de la Garde république.

Mais cette version ne convainc nullement les avocats des victimes, qui estiment que si les militaires présents le jour des faits au Palais présidentiel d’Abidjan n’avaient rien à se reprocher, ils n’auraient pas fait disparaitre les corps. Ils auraient permis leur transfère à la Croix Rouge pour conservation à la morgue, en vue d’une autopsie, le cas échéant...