Burkina Faso : l'ancien président Blaise Compaoré jugé par contumace à Ouagadoudou

  • 27/04/2017
  • Source : france24.com
Le procès de l'ex-président burkinabé Blaise Compaoré, exilé en Côte d'Ivoire, s'ouvre jeudi. Il est jugé, ainsi que ses ministres, pour son implication présumée dans la répression de l'insurrection de 2014 qui a entrainé la chute du régime.

Resté 27 ans au pouvoir, le "beau Blaise" ne sera pas dans le box des accusés. Éxilé à Abidjan depuis qu'il a laissé le pouvoir en 2014, Blaise Compaoré sera représenté par son avocat français, Pierre Olivier Sur, lors de l'impressionnant procès, qui s'ouvre jeudi 27 avril, sur la répression de l'insurrection de 2014 ayant conduit à la chute du régime.

L'ancien président est cité à comparaitre devant la Haute cour de justice en tant que ministre la Défense, portefeuille sur lequel il gardait la haute main. Des dizaines de ministres sont également jugés, dont l'ex-Premier ministre burkinabè Luc Aldophe Tiao. 

Ils sont poursuivis pour "complicité d'homicide volontaire et blessures volontaires" pour avoir participé "au Conseil extraordinaire des ministres du 29 octobre 2014 au cours duquel ils ont décidé de (faire appel à) l'armée pour réprimer les manifestants" contre la modification de la Constitution qui devait permettre à Compaoré de briguer un nouveau mandat.

"Le Premier ministre, en signant la réquisition spéciale a fourni aux forces de défense et de sécurité les instruments et moyens qui leur ont permis de tirer à balles réelles sur des manifestants, occasionnant des coups et blessures sur 88 d'entre eux et sept décès", souligne l'ordonnance de renvoi. Clothilde Ky, ministre déléguée au Budget, et Yacouba Ouédraogo, ministre des Sport, qui n'avaient pas participé à ce Conseil des ministres, sont les seuls à échapper aux poursuites.

Risque de peine de mort

Tous les autres ministres ont été inculpés mais bénéficient de liberté provisoire avec interdiction de quitter le pays à l'exception notable de Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, écroué dans le cadre du putsch raté de septembre 2015. Ses proches dénoncent une incarcération injustifiée et demandent son hospitalisation. Sa présence est attendue.

Tous les accusés risquent la peine de mort au terme de ce procès qui est censé durer huit jours.

Après 27 ans au pouvoir, Blaise Compaoré avait tenté de modifier la Constitution en 2013 pour briguer un cinquième mandat. Cette tentative avait marqué le début du soulèvement populaire, fatal à son régime. Au total, 33 personnes ont été tuées lors de ces manifestations, selon des sources officielles même si le procès ne concerne que 7 décès.

Avec Reuters