Burkina Faso : 18 morts dans une "attaque terroriste" contre un restaurant à Ouagadougou

  • 14/08/2017
  • Source : AFP
Plusieurs hommes ont ouvert le feu sur les clients de la terrasse d'un café de la capitale fréquenté par des expatriés, l'assaut des forces d'intervention s'est terminé lundi matin. Un bilan provisoire fait état de 18 morts et huit blessés.

Une "attaque terroriste" a été menée dimanche soir contre un café-restaurant à Ouagadougou, faisant 18 morts et huit blessés, a annoncé le gouvernement burkinabè. Deux assaillants ont été tués par les forces d'intervention à Ouagadougou, selon une source sécuritaire. L'opération s'est terminée dans la matinée, indique un ministre burkinabé.

Quel est le bilan ?
Le ministre burkinabé de la Communication Remis Dandjinou a annoncé dans une conférence de presse un bilan de "18 décès" et la "neutralisation de deux terroristes". Peu auparavant, le gouvernement avait indiqué que cette "attaque terroriste" avait fait "17 victimes, dont les nationalités restent à préciser, et huit blessés". 

Le ministre de la Communication Remis Dandjinou a confirmé lors d'un point presse lundi matin que "des personnes ont été retenues" par les assaillants, et que "certaines ont été relâchées", mais sans donner plus de détails. Le ministre a évoqué des victimes "de différentes nationalités, des Burkinabè et des étrangers", sans donner de décompte précis.

Comment s'est déroulée l'attaque ?
"Aux environs de 21 heures, une attaque terroriste a touché le restaurant Istanbul sur l'avenue Kwame Nkrumah à Ouagadougou", a déclaré le gouvernement dans un communiqué. Les assaillants, dont le nombre n'est pas connu, "sont confinés dans un étage de l'immeuble qu'ils ont attaqué", a déclaré le ministre burkinabè de la communication Remis Dandjinou à la télévision nationale. 

"Trois hommes sont arrivés à bord d'un véhicule 4x4 vers 21h30, sont descendus du véhicule et ont ouvert le feu sur les clients assis sur la terrasse" de ce café fréquenté par une clientèle expatriée, a indiqué un serveur s'exprimant sous couvert d'anonymat. Sur une vidéo diffusée sur Twitter, on voit des gens s'enfuir en courant et en criant. Puis dans une séquence suivante, on entend des tirs nourris. 

La police a évacué les civils avant l'arrivée de l'armée et de la gendarmerie qui ont tout de suite lancé l'assaut. "Les forces de défense et de sécurité et l'unité d'élite de la gendarmerie sont en opération", a déclaré le ministre burkinabè de la communication Remis Dandjinou à la télévision nationale. Les forces spéciales ont lancé l'assaut contre les assaillants retranchés, lundi matin, et ont annoncé avoir tué deux assaillants membres du commando. "Le bilan est de 18 morts dont 14 gisent toujours sur le site de l'attaque. Parmi ces 14 morts se trouvent deux assaillants", a annoncé sous couvert d'anonymat un officier de l'armée burkinabè à l'AFP. 

L'opération des forces de sécurité contre les assaillants djihadistes présumés d'un café-restaurant de Ouagadougou "a pris fin", a annoncé tôt lundi le ministre burkinabé de la Communication Remis Dandjinou. Des opérations "de quadrillage, de vérification des maisons avoisinantes" se poursuivaient a précisé le ministre lors d'un point presse, diffusé notamment sur les réseaux sociaux et RFI.

Quelles consignes de la part des autorités françaises ? 
Le quai d'Orsay a indiqué que les Français résidents au Burkina Faso et de passage dans le pays étaient invités à "éviter le secteur" du restaurant attaqué. Dans un communiqué, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères ajoute que l'"ambassade se tient informée de la situation grâce au contact permanent avec les autorités locales. La France est aux côtés du peuple et des autorités burkinabées dans ce moment douloureux et se tient prête à leur porter assistance".

Dans quel contexte s'est déroulée l'attaque ?
Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina Faso est le théâtre d'attaques djihadistes régulières depuis 2015. Le mode opératoire de cet attentat est similaire à celui du 15 janvier 2016. Un commando avait attaqué le café Cappuccino et plusieurs autres établissements, l'hôtel Splendid, l'hôtel Yibi et le Taxi-Brousse, situés sur l'avenue Kwame N'Krumah, comme le restaurant Istanbul.

Plusieurs enlèvements ont aussi été perpétrés, de Burkinabè comme d'étrangers. Un Australien et un Roumain, enlevés en 2015, sont toujours captifs de groupes islamistes liés à Al-Qaida. Le Burkina Faso, petit état sahélien d'Afrique de l'Ouest, pauvre et enclavé, a réaffirmé le 18 juillet la nécessité de "lutter contre le terrorisme" avec son voisin la Côte d'Ivoire, également touchée par un attentat djihadiste en 2016.